Très apprécié pour photographier des paysages et des bâtiments, les objectifs ultra grands angles trouvent toujours une place de choix dans le sac à dos des photographes. Mais que vaut cet UGA Tokina à grande ouverture constante f2.8 pour boitier APS-C ?

 

Tokina AT-X PRO DX II AF 11-16 mm f/2,8

Un peu de technique…

En monture Canon EF-S, cet objectif pèse 550gr ce qui n’est pas léger mais l’ensemble est plutôt bien équilibré sur le fût. L’objectif n’aura pas tendance à pencher vers l’avant. La construction en métal ‘Made in Japan’ est soignée et respire la solidité. Il est compatible avec les montures Canon EF, Nikon F et Sony A. L’objectif est livré avec un pare-soleil.

Il offre une plage de 11 à 16mm, soit un équivalent 24×36 de 17-25mm.

La formule optique est composée de 13 éléments en 11 groupes et d’un diaphragme à 9 lamelles. Avantage indéniable, le nombre impair de lamelles aura pour but de doubler le nombre de branches d’un starburst (effet d’étoile créé par une source lumineuse comme le soleil). En conséquence, la lentille à 9 lamelles du Tokina PRO DX II créera donc un starburst à 18 branches.

Starburst en forêt

Pour en finir avec la formule optique, notons la présence de 2 éléments asphériques (en verre moulé) qui permettent de limiter les distorsions et corrigent les aberrations sphériques.

L’ouverture maximale de ce Tokina PRO DX II est de f/22, et sa distance minimale de mise au point de 30cm. Ce qui permet des prises de vues et/ou des compositions pour le moins originale !
A noter que si ce Tokina ne bénéficie pas d’une construction tout temps, on notera tout de même la présence d’un joint d’étanchéité sur la monture.

Cet objectif n’est pas équipé de la stabilisation (est-ce bien utile avec une telle ouverture ?), mais inclus un moteur AF (baptisé SD-M ’Silent Drive-Module’) que vous pouvez débrayer en poussant la bague de mise au point d’avant en arrière.
L’autofocus est peu mou mais relativement silencieux et plutôt précis.
Les bagues en caoutchouc offrent une excellente préhension. Si la bague de zoom est un peu dure, la bague de MaP est, elle, particulièrement précise permettant d’affiner au mieux ses réglages.

Pose longue avec l’utilisation d’un ND1000 monté sur le Tokina PRO DX 11-16 f2.8

 

Sur le terrain

Comme un grand nombre d’ultra grand angle, les bords de l’image (et principalement les angles) sont souvent mous et c’est particulièrement notable à pleine ouverture (f/2.8).
Évidemment, le Tokina PRO DX II n’échappe pas à cette règle. Mais en fermant le diaphragme, les bords vont progressivement rattraper le centre à f/5,6. Passé f/11, le piqué va doucement diminué, et la diffraction commencer à se faire sentir. En conclusion, comme c’est souvent le cas avec les objectifs, on obtient le meilleur piqué entre f/5.6 et f/11.

La distorsion est bien contenue. Les aberrations chromatiques sont visibles, particulièrement à 11mm et se font moins présent en atteignant 16mm. Attention aux franges violettes sur les éléments en contre-jour, qui sont, elles, bien présentes. On note un léger vignettage, mais qui est bien contrôlé et facilement corrigeable en post-traitement.

Point important en photographie de paysage, la lentille frontale, bien que légèrement bombé n’empêche pas le montage de filtres ND, polarisant, etc. de diamètre 77mm.

 

Penser à sa composition

L’utilisation d’un grand angle n’est pas chose aisée et requiert un peu de pratique pour en tirer toute la quintessence. En effet, les éléments de votre photo vont vous paraître plus éloignés qu’ils ne le sont en réalité. Les proportions à 11mm peuvent dérouter, il est donc important de bien composer son image particulièrement en incluant un premier plan pour donner de la perspective à votre cliché. On peut aussi jouer sur la très faible distance de mise au point pour créer une impression de perspective renforcée.

L’ouverture à f/2.8 permet de shooter en faible luminosité dans des lieux clos et, c’est là tout son intérêt, de nuit. Cela en fait une optique idéale pour les adeptes de l’astrophotographie. Cette grande ouverture permettra aussi de jouer sur les différents plans en détachant un point de votre image.

Reculée de Baume-les-Messieurs un soir d’hiver

 

Reste le lens flare (aberration optique due à une diffusion parasite de la lumière à l’intérieur de l’objectif) parfois disgracieux que ce Tokina pourra produire, il faudra donc faire attention lors des situations ensoleillées à contrôler sa position face au soleil, et de ne pas oublier le pare-soleil !

 

Nota : Une nouvelle version de cet objectif est sortie en fin 2019 sous la dénomination Tokina 11-16mm f/2.8 ATX-i CF. Elle adopte un nouveau design, avec des bagues de zoom et de mise au point repensées. La construction face aux intempéries a été renforcée. Et si la formule optique reste inchangée, la lentille frontale bénéficie d’un nouveau traitement multicouche qui semble offrir un lens flare mieux maîtrisé.

 

Conclusion

Si on passe outre la petite perte de piquée aux grandes ouvertures dans les angles, et le lens flare parfois disgracieux. C’est objectif s’avérera comme un ultra grand angle idéal à l’excellent rapport qualité/prix pour ceux qui font du paysage, de l’architecture ou encore de l’astrophotographie sur APS-C.

Les +

Ouverture constante f/2.8
Tarif très abordable
Autofocus peu bruyant
Construction soignée
Qualité d’image globale (très bon piqué pour un UGA pour boitier demi-format)
Tarif (~400€)

Les –

Autofocus un peu mou
Le piqué sur les bords aux grandes ouvertures
Sensible au lens flare
Franges violettes (aberrations chromatiques) en contre-jour

 

 

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